L'intoxication alimentaire

santé globale Jul 20, 2020

Une intoxication alimentaire se produit le plus souvent après la consommation d'aliments ou d'eau contenant des bactéries, des toxines bactériennes (des substances sécrétées par les bactéries), des parasites, ou des virus. Une intoxication alimentaire peut également se produire quand des poisons non infectieux (comme des champignons vénéneux) ou des métaux lourds (comme le plomb ou le mercure) sont ingérés. Certains pesticides, dont ceux à base d’organophosphates, peuvent aussi s’avérer dangereux à court terme (puisqu’ils le sont toujours à plus long terme) s’ils n’ont pas utilisés de manière adéquate. Par Véronik Tanguay, ND, Hta

Presque toutes les formes d'intoxication alimentaire infectieuses se signalent par de la nausée, des vomissements, des crampes abdominales et de la diarrhée. Les intoxications alimentaires d'origine bactériennes causent ces symptômes, mais ils s'accompagnent aussi d'une fièvre et de maux de tête. Les symptômes peuvent apparaître quelques heures ou quelques jours après l'ingestion de la nourriture contaminée et durer 1 jour à 1 semaine et parfois plus.

De manière générale, la majorité des germes sont détruits par l’acidité de l’estomac. La salmonelle y est particulièrement sensible. Mais lorsqu’un médicament anti-acide ou anti-reflux change le pH de l’estomac, la flore digestive en est affectée et la barrière immunitaire n’est plus aussi puissante. Si un nombre suffisant de bactéries y survit, salmonelle ou autres, elles parviennent éventuellement aux intestins et s’y multiplient. Elles libèrent des toxines irritantes (nommées entérotoxines), ce qui provoque une inflammation aiguë de la paroi intestinale et une diarrhée.

En tout premier lieu, il faut laisser le corps faire ce qu’il fera instinctivement : se nettoyer. Par tous les moyens possibles, le corps sortira ce qui l’intoxique. À ce moment, il est inutile d’essayer de manger; le système digestif est en état d’alerte et ce qui sera mangé ressortira ou stagnera dans l’estomac. Mettre le corps en jeûne est ce qui lui permettra de concentrer son énergie sur le contrôle et l’élimination de l’agent indésirable. Vous serez donc sur vos pieds plus rapidement.

Aux premiers symptômes, il est souhaite de capter l’agent infectieux et ses dérivés toxiques. L’un des meilleurs remèdes utilisé depuis très longtemps est le charbon végétal. Le charbon végétal, connu depuis l'âge du feu, était déjà utilisé dans l'Antiquité. On en a trouvé la preuve dans des textes d'Hippocrate et de Pline (400 ans avant J.-C.). Par ailleurs, des historiens ont mis en évidence que les Égyptiens, autour de 1 550 av. J.-C., s'en servaient pour purifier l'eau.  Un charbon activé est un charbon végétal qui subit une préparation particulière qui permet de créer d’innombrables pores microscopiques à sa surface augmentant ainsi ses capacités d’adsorption. Il ne va donc pas absorber les toxines mais plutôt les adsorber, c’est-à-dire qu’il peut retenir à sa surface les molécules intoxicantes. Mais cela dépend aussi du substrat végétal utilisé; ainsi le charbon végétal de coques de noix de coco est 25 fois plus adsorbant que le charbon végétal de frêne, le plus souvent utilisé. Le charbon activé se retrouve en poudre ou encapsulé, en pharmacie ou en magasin d’aliments naturels. En second recours, l’argile verte, prise en petite quantité en solution dans de l’eau, pourrait agir de manière similaire.

Une fois la première dose de charbon prise, continuez de vous hydrater par de petites gorgées d’eau en y ajoutant quelques gouttes d’électrolytes. Ce concentré de minéraux et d’oligo-éléments ioniques d’origine marine offrira au corps ce qu’il requiert afin de ne pas se déshydrater si l’intoxication cause des vomissements et des diarrhées importantes. En plus, un peu d’échinacée en teinture stimulera la fonction des globules blancs et permettra au système immunitaire de prendre le dessus plus rapidement. Des tisanes douces, apaisantes, digestives et anti-inflammatoires de mélisse, de camomille et de lavande fourniront un bien-être supplémentaire. Finalement, un supplément de probiotiques, diversifié en souches bactériennes, contribuera à repeupler positivement la microflore afin tous ces petits êtres vivants qui voient à votre santé et à votre équilibre retrouvent leur place dans les plus brefs délais!

Les solutions aromatiques

Les huiles essentielles sont des alliées hors pair lors d’une intoxication alimentaire. Elles sont faciles à prendre, ne requièrent pas de grandes doses et s’absorbent très rapidement, même lorsqu’il y a des vomissements. De plus, certaines d’entres elles ont un spectre d’action très large; que la cause soit bactérienne, virale ou toxémique, la même essence couvrira toutes les causes possibles afin de neutraliser l’agent pathogène. En fait, les huiles essentielles sont des eubiotiques. Elles ne sont donc pas antibiotiques, prébiotiques ou probiotiques; elles transforment et adaptent le milieu afin de favoriser la vie.

Une famille moléculaire intéressante pour cette problématique est celle des phénols. Cette famille englobe plusieurs molécules très anti-infectieuses. En plus de leur action directe sur les bactéries et les virus, elles stimulent le système immunitaire afin de fortifier les défenses du corps et ainsi retomber sur ses pieds plus rapidement.

Plusieurs essences contiennent un fort pourcentage de phénols et parmi les plus populaires, nous retrouvons les origans, les sarriettes, le thym blanc à thymol et le clou de girofle. Chacune de ces essences possèdent une ou plusieurs molécules de la famille des phénols et ainsi ses propres caractéristiques et différences. Par contre, sans trop entrer dans le détail de la composition chimique, il faut retenir que ces essences sont très goûteuses, puissantes en bouche et dermocaustiques sur la peau. Ainsi, lors des premiers signes d’une intoxication, il est proposé de prendre une goutte de l’essence choisie et de la déposer dans une cuillère d’huile d’olive, de miel ou de sirop d’érable. Comme leur goût est très prononcé, il est préférable de ne prendre qu’une goutte à la fois mais de répéter le geste aux heures ou aux deux heures selon l’intensité des symptômes. Cette fréquence demeure sécuritaire pour 1 à 2 journées. Par la suite, il convient d’espacer les doses de 2 à 4 prises quotidiennes jusqu’à ce que tout soit revenu à la normale.

Pour les enfants, ces essences demeurent souvent trop fortes et non recommandées de manière générale par voie interne. Pour eux, il est plutôt conseillé de préparer une huile de massage douce qui sera appliquée sur l’abdomen. L’arbre à thé, le niaouli et le palmarosa sont d’excellents choix; tous très doux sur la peau et avec une grande efficacité. Ajoutez 5 à 15 gouttes, selon la grandeur et l’âge de l’enfant, à une cuillère à thé d’huile à massage et masser toute la région ventrale deux à quatre fois par jour. Cette formule peut aussi être utilisée pour un adulte qui ne supporte pas le goût des essences proposées plus haut ou qui souhaite bonifier le traitement. Bien sûr, du repos et un peu d’essence de pruche en diffusion ou en massage pour vous apaiser et vous réconforter.

Extrait du Magazine VIVRE

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